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Associations de protection des animaux Comment elles mettent la pression sur l’élevage

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Pas une semaine sans une manifestation, une vidéo, un procès ! Mais qui sont ces associations de défense des animaux d’élevage ? Comment vivent-elles ? Et quel but poursuivent-elles ? Il y a les associations « welfaristes », qui veulent éradiquer au maximum la souffrance animale. Elles récupèrent des animaux en souffrance dans les fermes, proposent leur expertise dans les abattoirs ou mènent des campagnes contre les pratiques douloureuses. Elles agacent. Mais le dialogue est possible avec les éleveurs. N’ont-ils pas déjà largement démontré qu’ils sont soucieux du bien-être de leurs animaux ?

Informer ou choquer

Et il y a les associations abolitionnistes. Elles parlent de bien-être animal. Leur but est la suppression des abattoirs et de l’élevage. Leurs actions, leurs vidéos, leurs affiches choquent le public. Ce sont clairement les associations les plus médiatisées, une médiatisation source de dons qui vont croissants.

Si les controverses avec les welfaristes soulèvent des pistes d’évolution qu’il conviendra d’explorer, les actions des abolitionnistes obligent à se poser la question des « antispécistes », ceux pour qui l’homme est un animal (presque) comme les autres. Alain Prochiantz, neurobiologiste (lire p. 60), et Francis Wolff, philosophe (p. 61), crient « gare » à ces prises de position extrémistes qui s’installent tranquillement dans le débat public, séduisent de nombreux jeunes et dénient aux éleveurs leur légitimité.

Au-delà de la mise en cause des abattoirs, veut-on un changement de civilisation ? Les abolitionnistes sont-ils les porte-paroles des « animaux non humains » ? Les abattoirs sont-ils des lieux de meurtre ? Pour Jocelyne Porcher, directrice de recherche à l’Inra (1), si l’industrialisation de l’élevage mène à la rupture du lien avec les animaux, l’idéologie véhiculée par les végans y conduit également. « Ils veulent libérer les animaux mais cela signifie « se libérer » des animaux, pourtant source de relation avant d’être source de profit. Si nous voulons vivre avec les bêtes, il faut accepter leur mort. »

(1) « Encore carnivores demain ? », d’Olivier Néron de Surgy et Jocelyne Porcher. Editions Quae. 2017

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